Sophie a vu sa consommation de bouteilles d’eau en plastique augmenter depuis qu’elle est maman et qu’elle enchaîne les biberons à préparer. Cette habitante de Saint-Génies-Bellevue (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, adhère totalement au nouveau système pour recycler les bouteilles en plastique dans son magasin E.Leclerc de Rouffiac-Tolosan.
Dans mon immeuble, le tri des déchets n’est pas forcément respecté. C’est un peu décourageant. Ici, j’ai la possibilité de bénéficier d’un bon d’achat ou de faire un don à une association.
Un système incitatif
Depuis juin 2019, 32 centres E.Leclerc d’Occitanie expérimentent un système incitatif pour recycler les bouteilles en plastique transparent. Le concept est simple : les clients des magasins rapportent leurs bouteilles d’eau, jus ou sodas en plastique transparent dans une machine de recyclage située dans la galerie commerciale, souvent à proximité de l’accueil.
La machine comptabilise le nombre de bouteilles rapportées et propose deux options aux consommateurs : un bon d’achat (2 centimes d’euro pour les grandes bouteilles, 1 centime d’euro pour les petites) ou un don à des associations locales ou nationales comme la Fondation pour la Recherche contre Alzheimer et La Ligue contre le Cancer.
Michel-Édouard Leclerc à Toulouse
Les bouteilles sont ensuite regroupées en balles avant d’être livrées dans un centre de recyclage. À moyen terme, l’objectif est de mettre en place un circuit « bouteille à bouteille ». « Chaque bouteille sera récupérée via un automate, recyclée, puis réinjectée dans la fabrication des bouteilles de marque distributeur de l’enseigne », explique Steve Houliez, le président de la Socamil (Société coopérative d’approvisionnement Midi et Languedoc), à l’origine du déploiement de l’automate dans la région toulousaine.
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Michel-Édouard Leclerc, le PDG de l’enseigne de grande distribution, avait fait le déplacement au centre E.Leclerc de Rouffiac-Tolosan, jeudi 18 juillet 2019, pour tester ce nouveau système de recyclage. Il aimerait voir ce modèle se décliner un peu partout en France. Les 35 magasins de la Scaso (Société Centrale d’Approvisionnement Leclerc du Sud-Ouest), en Nouvelle-Aquitaine, devraient rapidement suivre l’exemple de la Socamil.
Un retour à la consigne
« Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, veut développer ce type de consigne », assure Michel-Édouard Leclerc. Et de rappeler que le système français s’est historiquement orienté, contrairement à l’Allemagne, vers le traitement des déchets :
L’arrêt de la consigne était, à l’époque, une révolution. On constate aujourd’hui que le tri du verre fonctionne assez bien. Mais pour le plastique, nous sommes seulement à 50% de taux de recyclage. C’est pourquoi l’idée de la consigne refait surface. Avec ces automates, nous souhaitons réutiliser le plastique pour fabriquer nos propres bouteilles. En parallèle, nous luttons pour réduire l’usage du plastique. Nous avons supprimé les sacs plastiques en caisse il y a 20 ans. Mais le chantier est énorme, le plastique a pris une telle place dans la vie des Français. Sur ce sujet, il y a aussi un travail à faire du côté des consommateurs. La responsabilité doit être partagée.
« Le recyclage devient ludique »
Pour mettre en place ces automates, E.Leclerc s’est appuyé sur l’entreprise Cycleen qui commercialise la marque Tomra en France. « Ces automates permettent de booster la collecte », assure Édouard Bernard, cofondateur de Cycleen. « Le recyclage devient ludique, c’est même un jeu pour les enfants ».
Ce n’est pas la première expérimentation de ce type pour le groupe E.Leclerc en Occitanie. Depuis juillet 2018, l’hypermarché E.Leclerc de Roques-sur-Garonne teste la vente de produits d’occasion.
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Un espace de 700 m2 a été aménagé à l’intérieur du magasin afin de proposer à la vente téléviseurs, téléphones, livres, jeux vidéos, outillage, électroménager… « Le concept est un peu long à se décliner sur le reste du territoire », admet Michel-Édouard Leclerc. « Deux à trois années sont nécessaires pour se constituer un stock suffisant ». Mais le modèle n’est pas aux oubliettes. Michel-Édouard Leclerc prévoit d’annoncer prochainement la vente de produits d’occasion dans cinq ou six magasins du groupe en France.
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